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Lucienne : des Marquises à Tahiti, valeurs et persévérance pour surmonter les épreuves de la vie

Publié le 16 octobre 2020

Lucienne est ‘cheffe d’orchestre’ du comptoir de vente et du showroom de Plomberium. Du haut de ses 50 ans, cette magnifique Marquisienne impose sa bonne humeur, son amour du travail bien fait et son sens du service, aux clients comme à son équipe. Raccords, vannes et tuyaux sont son quotidien depuis 25 ans, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Femmes de Polynésie vous partage sa rencontre émouvante avec une femme inspirante.

Les Marquises…

Lucienne Hou-Yi est née en 1970 à Hiva Oa, aux Marquises. Elle grandit dans la culture marquisienne, l’agriculture et le coprah, bercée par les valeurs de travail, d’honnêteté et de persévérance. Son père, boulanger pâtissier, tenait la seule boulangerie des environs ; et sa mère s’occupait de la logistique de la maison et de ses 8 enfants.

« J’allais au Collège Sainte-Anne à Atuona, chez les bonnes sœurs. J’étais bonne élève, mais en 3ème je suis tombée enceinte et je ne pouvais pas continuer mes études. »

Lucienne part accoucher à Tahiti, mais ses parents sont inquiets. Ils la prennent sous leur aile et l’aident à élever son fils. C’était il y a 33 ans.

« Je voulais être indépendante, m’occuper de mon fils et subvenir à ses besoins, sans être un fardeau pour mes parents. Alors j’ai pris la dure décision de partir travailler à Tahiti, seule. »

Débuts précaires à Tahiti

Lucienne arrive à Tahiti, hébergée par sa sœur, et commence à chercher du travail.

« J’avais appris à pêcher petite, avec mon papa. Alors je pêchais les vana 1 et les vendais en bord de route ou en porte à porte ».

Sans formation, elle enchaine les petits boulots dans ce qu’elle sait faire : la pêche et l’artisanat.

« Puis je me suis inscrite dans une agence d’intérim. Faire le ménage était pour moi la solution. J’ai eu des missions ponctuelles de remplacement, mais ce n’était pas suffisant… »

Elle s’oriente alors vers la plonge, en restauration.

« Je travaillais à La Taverne Alsacienne – un tout petit restaurant près du marché de Papeete. J’y ai occupé tous les postes : plongeuse, commis, serveuse, et je remplaçais même le cuisinier quand il était absent. »

Sur le tas, elle apprend à cuisiner choucroute, quenelles, cuisses de grenouilles, tripes, tartes à la myrtille, Kouglof – « des ma’a popa’a, quoi ! ».  À plus de 17.000 km, le terroir alsacien n’a plus de secret pour elle !

« J’aimais y travailler, mais le restaurant était au bord de la faillite. Après 2 mois sans salaire, je suis partie. »

Une rencontre qui change tout

« L’ancien patron de Plomberium, Alain Gylphe, venait souvent au restaurant. Un jour, il ne m’a plus vue. Il m’a cherchée partout, pour me proposer du travail. »

Touchée par sa démarche, Lucienne accepte : 3 jours par semaine elle fait le ménage chez lui, et les 2 autres dans ses sociétés Plomberium et Cope. Le rythme est soutenu, les finances se stabilisent, et Lucienne retrouve confiance en l’avenir. Nous sommes en 1995.

Deux ans plus tard, elle apprend que Cope cherche des vendeurs.

« J’avais envie de postuler, mais je ne savais pas utiliser un ordinateur. Je savais classer, ranger, nettoyer, mais pas utiliser un PC ! »

Lucienne s’intéresse aux produits, et une fois son travail terminé, aide volontairement à la réception des conteneurs, le rangement des produits en rayons, la recherche des références…

« Un jour j’ai été convoquée par le directeur. J’ai eu peur qu’il me recadre sur mon poste de ménage. Mais au contraire : il m’a demandé si la vente m’intéresserait ! »

Un quart de siècle chez Plomberium

Après une formation de 6 mois, elle passe vendeuse.

« Je me suis donnée à fond pour prouver qu’une femme au comptoir peut parfaitement assumer ce poste. »

Car pour Lucienne, il est important d’avoir des femmes dans un univers aussi masculin que la plomberie.

« Être une femme est un atout. Je m’intéresse vraiment aux chantiers de mes clients, et ça se ressent sur le conseil, l’anticipation de leurs besoins, le service… »

Aujourd’hui, Lucienne est coordinatrice comptoir – elle supervise l’équipe de vendeurs et l’animation du showroom.

Loin sont vana, artisanat, choucroutes et serpillères, mais Lucienne n’oublie ni d’où elle vient, ni le chemin parcouru. Elle n’oublie pas non plus ceux qui lui ont tendu la main et qui ont cru en elle, comme ses différents directeurs, qui ont su miser sur les valeurs humaines comme base solide de leur entreprise.

« Je ne me vois pas quitter la société. J’aime mon travail, et je dois montrer l’exemple aux jeunes. Aujourd’hui, il faut être courageux pour avoir un travail que tu aimes. Parfois il faut commencer petit. Moi, j’ai commencé comme vendeuse de vana, et aujourd’hui je suis fière d’être coordinatrice de comptoir. »

Lubomira Ratzova

Rédactrice web

© Photos : Lubomira Ratzova pour Hommes de Polynésie

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