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Culture

Véronique Arakino Femmes de Polynésie

Véronique Arakino Clément, la culture polynésienne en héritage

Publié le 1 septembre 2025

Issue d’une illustre famille d’artistes et de voyageurs originaires des Tuamotu, Véronique Arakino Clément souhaite promouvoir les valeurs ancestrales. Femme de cœur et de caractère, elle transmet avec passion l’amour de la culture polynésienne depuis plus de 20 ans au sein de son école de danse Heiragi. Elle accueille Femmes de Polynésie dans son studio situé à Punaauia.

Une enfance baignée dans la culture et la tradition

Véronique grandit pleine d’entrain et d’assurance sous le regard protecteur de ses parents. Elle passe les premières années de sa vie à Hao, sur une île sans barrières.

« Petite, je montais dans une pirogue pour regarder mon père et mes frères pêcher. On cherchait du coprah, du pandanus. J’ai grandi dans la musique. C’est mon papa qui m’a appris à danser dès l’âge de 3 ans. Toute ma famille dansait, sauf ma maman. Elle faisait mon costume. »

Le précieux héritage des anciens

À 6 ans, Véronique Arakino Clément découvre un tout autre univers en emménageant à Tahiti pour suivre ses frères, qui y sont scolarisés.

Entourée de figures familiales fortes, elle prend petit à petit conscience de la puissance du témoignage d’un mode de vie transmis par les anciens.

« Jusqu’à 60 ans, ma grand-mère maternelle montait encore au cocotier. C’était une grand-mère formidable. Arrivée à Tahiti, elle a fait pousser plein de fruits et de légumes dans notre jardin. Une fois par mois, on se retrouvait tous pour le repas tahitien. Ce que ma grand-mère a fait pousser nous nourrit encore maintenant. Mon père, lui, était un bon pêcheur. Adolescent, il allait plonger pour chercher de la nacre naturelle et la vendre. Partout où on allait, il trouvait du poisson. »

L’importance de la transmission culturelle

Quand Véronique parle de son père, son regard s’illumine et les souvenirs affluent. Travaillant tour à tour dans les secteurs de la pêche, du coprah et de l’armée, Paul Arakino a composé de nombreuses chansons tout au long de sa vie.

« Ma mère m’a appris beaucoup de bonnes choses, mais mon père m’a vraiment appris la culture. Il a été mon guide spirituel. C’est lui qui donnait le prénom pour tous les mariages. Il ne choisissait que des prénoms de nos ancêtres. Ainsi, on sait d’où on vient, pourquoi et comment. C’est pour ça qu’on est toujours bénis par nos tupuna, car leurs prénoms vivent. Aujourd’hui, comme Papa n’est plus là, on cherche dans les généalogies et on donne aussi les noms de nos terres. »

La naissance de l’école de danse Heiragi

En 2003, lorsque Véronique Arakino Clément rachète l’école de danse initialement tenue par sa cousine, elle demande à son père de la baptiser. Ce dernier choisit Heiragi, « couronne de ciel », en référence au nuage de fine pluie qui accueille chaque bateau s’aventurant dans la passe d’une île. En quête d’excellence, Véronique travaille dur et forme seule jusqu’à 300 élèves. Son mari, vient lui prêter main-forte à partir de 2005. Véronique termine ses journées en passant systématiquement chez son père pour décortiquer les textes des chansons qu’elle désire parfaitement comprendre.

 « Je lui avais commandé mes propres chansons. Les paroles sont importantes dans la danse. Au Heiva, il y a toujours un ‘ōrero qui connaît l’histoire et l’explique au public. Celui qui parle connaît la culture et nous invite à la rencontrer. »

Véronique remarque une évolution de la danse tahitienne. Faisant fi de ces nouvelles tendances, elle continue d’ancrer son enseignement dans les traditions.

Véronique Arakino Femmes de Polynésie

« Pour moi, la danse est bien plus qu’une passion, c’est un devoir culturel. Je me sens obligée de transmettre ma culture. Il y a beaucoup de contraintes, mais c’est ma façon de me connecter aux anciens. C’est très important de retourner à la source pour ressentir ce qu’on a vécu et pour accompagner la vie d’aujourd’hui dans le bon sens et pour le meilleur. »

La transmission au-delà des frontières

Depuis 2018, Véronique Arakino Clément donne régulièrement des cours de ‘ori tahiti au Japon. Ce pays, passionné par cet art, compte de nombreuses écoles de danse et a même créé son propre festival, Tahiti Festa en 2009.

« Nous, les Polynésiens, quand on aime, on donne tout. J’enseigne mes pas en langue tahitienne. Ce qui m’impressionne beaucoup chez les japonaises, c’est leur assiduité et leur respect. C’est comme si je retrouve le Tahiti d’il y a 20 ans. Tu arrives, personne ne parle et tout le monde a les mains sur les hanches. »

Au moment de nous quitter, Véronique exprime son attachement viscéral à la terre : « Dans notre danse, on communique avec la nature en posant nos pieds au sol. C’est important de se connecter à la nature, de la ressentir ! »

Véronique Arakino Femmes de Polynésie

Laetitia d’Hérouville

Rédactrice

©Photos : Laetitia d’Hérouville pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES 

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