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Culture

Tehani Robinson Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

Tehani Robinson, faire voyager la culture polynésienne (1/2)

Publié le 31 mars 2025

Femmes de Polynésie rencontre Tehani Robinson, une artiste internationale, originaire du fenua, aux nombreux projets. Dans la douceur de l’après-midi rafraichi par l’arrivée du hupe1, nous l’écoutons se confier sur son parcours, ses accomplissements et ses projets à venir.

UNE LIGNÉE DE DANSEUSES

Le nom de Robinson n’est pas inconnu en Polynésie. Et pour cause, Tehani n’est autre que la nièce de Tumata Robinson, célèbre fondatrice de la troupe Tahiti Ora, qui a consacré sa vie au ΄ori tahiti.

« La danse, c’était vraiment dans les gênes de la famille. Depuis que je suis toute petite, je suis entourée de danseurs et de musiciens. »

Pour rejoindre son compagnon, sa mère s’installe à Paris, et c’est dans l’Hexagone que nait la vahine. Elle revient régulièrement à Tahiti, dans la maison familiale, évoluant entre ces deux mondes qui la constituent.

« La danse, ça représente un ancrage culturel. Quand j’étais loin, c’était une source de connexion au fenua. »

Tehani Robinson Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

Après l’obtention de son bac, Tehani entame des études d’anthropologie et de droit humain. Par la suite, elle se spécialise et devient psychologue clinicienne. Cependant, elle n’oublie pas ses racines, ni son rapport aux traditions qui lui sont chères.

« ll y a plusieurs degrés de lecture dans le ΄ori tahiti. Il y a ton thème – les histoires au sens large, les traditions ou coutumes que tu souhaites mettre en scène et raconter. Autrement dit il y a ce que tu racontes grâce à la danse, mais aussi ce qu’elle te raconte à toi, par rapport à ton propre vécu et ton ressenti. Tu peux aussi guérir à travers la danse, c’est une thérapie qui permet de transmettre des émotions. Il y en a qui s’expriment avec la parole, d’autres avec le corps. »  

PARTAGER LE ΄ORI TAHITI AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

Au-delà de son métier de praticienne, Tehani est professeure et chorégraphe de ΄ori tahiti. Son expertise et son talent la transportent à travers le monde. En 2019, elle décroche la médaille de la meilleure danseuse au Heiva i Paris. Depuis une dizaine d’années, elle propose des workshops2 en Europe, en Asie et aux États-Unis, là où le vent la porte.

« Il y a tellement de personnes passionnées par la danse, je trouve ça beau de pouvoir partager ces moments avec elles. Ça me permet aussi d’approfondir mes propres connaissances culturelles, afin de mieux échanger avec mes élèves. Quand que je crée une chorée ou que je travaille un thème, je fais plein de recherches pour en apprendre plus sur le sujet. Et puis, il y a de très bonnes danseuses à l’étranger, ça me motive de les voir se dépasser.»

Tehani Robinson Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

La jeune femme garde toujours en son cœur la raison qui la pousse à partager sa passion avec tant d’autres femmes. 

« J’adore l’ambiance, j’aime le groupe, l’énergie qui s’en dégage. C’est ça aussi la danse, c’est une communauté ; tu crées des liens. »

LES HISTOIRES QUI NOUS TRAVERSENT

Alors qu’elle est encore étudiante en psychologie, Tehani écrit une thèse ayant pour sujet les enfants fa’a’amu3 en Polynésie française. Elle rencontre une cinquantaine de personnes qui se livrent à elle, content leurs expériences, leur vécu.

« On sait sans savoir. C’est tellement commun qu’on n’en parle pas. Certaines de ces personnes s’exprimaient à ce sujet pour la première fois. »

Tehani Robinson Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

Cette constatation lui donne envie de creuser les non-dits. Elle évoque l’histoire de sa grand-mère qui était elle-même une enfant fa’a’amu, et souligne la portée de cet héritage.

« Il y a des histoires qui nous traversent et qu’on ne comprend pas au premier abord. »

Elle souhaite porter la voix de ceux et celles qui vivent cette situation, qu’elle représente un bonheur ou au contraire, un vécu plus douloureux. Pour cela, elle se lance dans une nouvelle aventure et décide de créer un documentaire où chacune de ces personnes pourraient s’exprimer face à la caméra. 

1 Brise nocturne froide et humide qui descend des vallées vers la mer

2 Ateliers collaboratifs

3 Adoptés

Cartouche Louise-Michèle

Rédactrice

©Photos : Cartouche Louise-Michèle pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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