Clown Nani : tout pour le sourire des enfants
Après avoir longtemps hésité entre le cirque et la psychologie, Anne-Marie Rancurel a finalement choisi le métier d’artiste-clown. Elle fait aujourd’hui le bonheur des enfants du fenua à travers ses spectacles. Celle que l’on surnomme Clown Nani confie à Femmes de Polynésie son parcours et quelques facettes encore mal connues de son métier.
Une jeune passionnée de psychologie
Née il y a 51 ans, Anne-Marie Rancurel grandit et fait ses premières années de scolarité dans le village de La Destrousse, dans le département des Bouches-du-Rhône en France. Elle poursuit ensuite ses études au collège puis au lycée, dans la ville de Marseille. Après l’obtention d’un baccalauréat en économie, elle décide d’étudier la psychologie dans une université d’Aix-en-Provence.
« Apprendre comment l’être humain fonctionne m’intéressait. J’étais passionnée par la psychologie, le cerveau humain, l’esprit, etc… J’avais lu pas mal de livres sur Freud. Je voulais en savoir plus à l’université. »
L’art de faire le clown : une seconde passion devenue un métier
Mais Anne-Marie ne veut pas être psychologue. Le choix de cette discipline relèvait plus de la curiosité. Celle-ci a une autre passion : le cirque. Après avoir fait du théâtre au lycée, elle crée, parallèlement à ses études, une petite troupe de cirque avec d’autres amis artistes. Ensemble ils montent alors plusieurs spectacles, regroupant des disciplines comme le jonglage, le trapèze ou le monocycle, à travers plusieurs villes de France et d’Europe. Après avoir décroché sa licence de psychologie, elle travaille en tant que professeur de cirque à Marseille. Mais lassée par la routine, elle décide deux ans plus tard, de quitter ce poste et de se lancer dans une carrière d’artiste-clown professionnel.
« Quand les enfants regardent un spectacle de trapèze ou de jonglage, ils se disent que c’est magique. Mais les émotions sont différentes lorsque tu les fais rire en tant que clown. C’est un métier de passion. C’est comme s’il y avait une petite flamme à l’intérieur de toi qui ne s’éteint jamais. Cela crée une étincelle dans la vie des autres personnes qui t’entourent. C’est du bonheur à l’état pur. »
Clown Nani, une artiste-clown reconnue sur le fenua
Agée alors de 24 ans, elle vient passer des vacances en Polynésie Française et rencontre le fameux clown Pinpin du fenua. Les deux artistes forment alors un duo et vont faire pendant quelques années plusieurs tournées, notamment dans les écoles. Après le départ en France de son collègue en 2004, Clown Nani commence sa carrière en solo. Ses disciplines favorites sont, en plus des spectacles, la magie, le jonglage et le monocycle. Elle fait le bonheur des enfants du fenua.
« Le clown est le métier le plus difficile du cirque. Pour les disciplines comme le trapèze, tu t’entraînes à maitriser des techniques tandis que ta prestation de clown va dépendre de ta personnalité. Si tu ressens du stress, de l’anxiété ou toutes autres émotions négatives, les enfants vont ressentir cela et vont décrocher. Ils sont intransigeants avec ça.»
Des spectacles de sensibilisation pour les enfants
Elle enchaîne jusqu’à aujourd’hui des stages de cirque ainsi que des spectacles basés très souvent sur des messages de prévention pour les enfants comme la sécurité routière, l’obésité infantile ou encore la protection de l’environnement. Le décor, les personnages, les sons musicaux ou encore le scénario, tout est alors étudier pour les sensibiliser en suscitant au maximum leurs émotions.
« C’est important que les enfants ressentent des émotions à travers le spectacle. C’est à travers ces émotions qu’ils vont s’imprégner des messages de sensibilisation. Ils vont être sensibilisés pendant qu’ils rient, qu’ils ont peur ou qu’ils sont tristes par rapport aux personnages d’une scène. »
Anne-Marie nous révèle d’ailleurs que certains des enfants qui assistent à ses spectacles donnent par la suite des conseils à leurs parents, comme celui d’éviter l’achat de nourriture grasse ou de boissons sucrées. Son dernier spectacle intitulé « Déchets animés », qui parle des déchets plastiques, a été applaudi par 2000 enfants dans les écoles de Moorea. Le prochain projet d’Anne-Marie Rancurel sera de monter un spectacle sur la nécessité de réduire ses déchets.
Toatane Rurua
Rédacteur Web
©Photos : Toatane Rurua pour Femmes de Polynésie