Vicenta, les 100 voix du Mana !
Langue, art, cuisine, artisanat, la culture d’un pays se décline souvent selon ces quatre usages. En Polynésie il y a aussi ce que l’on appelle le Mana. Un aspect de notre culture sur lequel s’est penché des étudiants à l’ISEPP. Parmi eux Vicenta. Ils ont été chargés de l’événementiel « Les 100 voix du Mana » qui se tient aujourd’hui à la Mission. Il n’en fallait pas plus pour piquer au vif la curiosité de Femmes de Polynésie
PROJET ETUDIANTS
« Je suis Vicenta VARNEY, étudiante en troisième année de licence d’Information et de Communication à l’ISEPP et chargée d’événementiel de « Les 100 voix du Mana ».
Les présentations faites, Vicenta, nous explique en détails les raisons qui ont motivé cette démarche pédagogique.
« Les 100 voix du Mana » est le fruit d’un travail effectué sur trois années d’études et dont la notion phare est le Mana. Il s’agit avant tout de la concrétisation du projet Manu-Iti »
La génèse de ce projet remonte à 2016. Céline Hervé-Bazin, professeur d’épistémologie à l’ISEPP, décide d’orienter son cours vers la culture polynésienne avec ses étudiants. C’est la naissance de Manu-Iti. La démarche est d’intéresser les jeunes à leurs origines, à leurs racines et à leur culture.
« Je n’avais pas conscience de ce qu’était le mana jusqu’à ce que j’arrive en licence de communication. On a récolté une centaine de témoignages d’où le nom de notre événement. Et chacun d’entre nous avons vraiment grandi avec une autre vision de notre culture, il y a vraiment du mana, cela a été une expérience enrichissante. »
Autrement dit, ils ont pris conscience de leur richesse culturelle. Une tendance qui se confirme au fil des cours par leur intérêt grandissant. Aujourd’hui ce sont ces mêmes élèves qui deux ans après alimentent ce projet, créent un événement, un site internet.
« Nous avons étudié le mana sous toutes ses formes et souhaitions le partager afin de faire prendre conscience de ce qu’est le mana, qu’il est très ancré dans la culture polynésienne et dont on parle finalement peu. Nous avons vraiment découvert cette notion de pouvoir de force, de partage, parce que nous avons pu l’expérimenter et nous allons le faire vivre à d’autres personnes »
DÉCOUVERTE CULTURELLE
L’aînée d’une fratrie de neufs enfants parle avec conviction de ce travail. Elle qui a été élevée avec la notion de famille au centre de tout, s’est découvert une culture dont elle n’avait absolument pas conscience.
« C’est vraiment grâce à l’investissement de notre prof qui est très ancré dans la culture du mana qui nous a fait partager cette notion. On est arrivés à se découvrir polynésien. »
Absorbés par leur quête, ils en sont venus à extraire quatre grands thèmes : Le mana dans la culture, le mana dans le tatouage, le mana sur le fenua et le mana dans l’alimentation. Des sujets devenus thèmes de conférences et inscrits au programme de leur journée d’exposition le 22 novembre avec des invités comme la chargée de mission au Ministère de la Culture Merehau ANASTAS , le tatoueur Patu, le guide touristique Sunny Walker ou encore l’animatrice culinaire de télé et radio Maheata Banner. Et bijou de la journée, la projection du film « Tuhei » d’Edgar Tetahiotupa.
« Les 100 voix du mana est le fruit de plus de deux ans et demi de récolte de témoignages et de productions artistiques. Pour ceux qui viendront ça va vraiment être une occasion de découvrir le mana, de partager sur leur vision du mana et même d’avoir une propre notion du mana. De découvrir qui ils sont avec les autres. Ça va plaire à tout le monde. »
MANA
A tout juste 20 ans Vicenta pose désormais un regard neuf sur une filière aux mille ramifications. Celle qui voulait faire du droit et qui a changé de voie après la visite d’élèves de l’ISEPP au Lycée Samuel Raapoto s’est découvert une véritable vocation pour la communication et l’information. Un domaine où il faut être capable d’appréhender les problèmes liés à la technologie et au management de la communication, dans l’événementiel, le journalisme et les ressources humaines autant dans les entreprises que dans les institutions.
« Je me suis même découverte personnellement. Vraiment être dans la communication ça m’a ouvert les yeux sur le monde. Voir que les réseaux sociaux, Internet, ça a vraiment un impact sur le quotidien et sa façon de voir les choses. »
Elle conclut par ce constat : Le leader de la communication c’est Internet. Entre ces deux mondes virtuels que sont le mana et le net la connexion est possible.
« Forcément puisque tout notre projet est sur Internet. Le net nous permet de voyager, partager et travailler sur notre savoir. Résultat le mana à son site : Manu-iti qui sera dévoilé le jour de l’événement. Par ailleurs nous sommes sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram. Ces trois plateformes ont été créés par les étudiants. Que le mana soit avec nous ! »
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : ISEPP – Mele Photos – Vicenta Varney