Rosalie, l’élégance de l’accueil et de l’engagement
Rosalie Hanere est gouvernante pour un hôtel de Bora Bora, elle est aussi engagée dans une association pour l’environnement et de multiples projets en faveur de la préservation de notre Fenua1. Femmes de Polynésie vous invite à découvrir ses liens avec l’eau.
La beauté au cœur de la préservation
Rosalie arbore une fleur dans ses cheveux. Coquette, elle est vêtue d’une robe vert anis coloré et de boucles d’oreille en forme de tortue. La beauté, l’élégance, le professionnalisme sont des valeurs importantes pour Rosalie qui travaille dans l’accueil des touristes venus visiter la perle du Pacifique. Chaque détail, elle y prête attention « tout comme la protection de l’environnement qui est notre tout et qui est le cœur même de la beauté de nos îles ». Curieuse, ouverte et généreuse, Rosalie est engagée à la mesure de chacune de ses réponses et des souvenirs qu’elle livre avec simplicité.
Rosalie est gouvernante de trois hôtels et le sens de service prime pour elle. Au quotidien, elle gère ses équipes et l’image que les hôtels doivent renvoyer aux clients qu’ils accueillent. Pour elle, l’essentiel est de transmettre cette tradition polynésienne qui est l’accueil, le service, l’excellence. Elle raconte que très jeune elle a su qu’elle voulait être aux contacts des autres en particulier des visiteurs de l’étranger, pour qu’ils découvrent et profitent de l’identité de ses îles. Rosalie a grandi à Bora, « mon île, c’est tout pour moi… C’est mon tout. »
Une conscience de l’eau acquise avec le temps
Enfant, Rosalie allait chercher l’eau dans un puits partagé par dix foyers. Souvent, elle passait des heures avant d’en rapporter chez elle. Ça lui permettait de faire la lessive, de s’occuper des tâches ménagères et d’aider sa mère. Pour elle, « c’est un beau souvenir car l’eau était un jeu, c’était une distraction, un moyen de s’occuper et d’aider ». Avec le temps, Rosalie a compris que cette ressource représentait pour le quotidien de sa famille et dans son île. Aujourd’hui, Rosalie a cœur de faire prendre conscience du rôle qu’elle joue dans la vie de tous les jours.
« Au départ la population de Bora-Bora n’était pas trop pour l’eau. »
Avant l’arrivée de l’eau osmosée, l’eau de mer qui est dessalée et qui est rendu potable, nombreux sont ceux qui estimaient que l’eau était une ressource de Dieu. « C’est vrai, oui, mais il y a une limite. » Cette limite, Rosalie la met dans le service qui est fourni et ces infrastructures qui sont développées. Aujourd’hui, « la population a été tellement sensibilisée qu’il y a ce respect. » Pour Rosalie, c’était un combat, un combat difficile qui montre que le changement peut venir, « avec du temps. »
Le changement passe par les actes de tous les jours
Ce changement, elle le porte au quotidien. Dans les chambres, les clients sont sensibilisés à l’usage de l’eau avec des petites pancartes bien sûr, mais finalement, c’est son équipe qui importe le plus. Elle veille à ce que l’eau ne soit pas gaspillée et essaie de former ses employés à la préservation de l’eau parce que selon elle, « on perd conscience de sa valeur ». D’ailleurs, ce serait le rêve de Rosalie pour l’eau de Polynésie « que notre eau de source soit mise en valeur pour que notre jeunesse puisse l’apprécier… ».
Pas assez mise en valeur, pas assez préservée, Rosalie compare l’eau à son île qu’elle regarde avec tendresse.
« C’est précieux une île… Tout comme l’eau. »
Toutes les deux ont un avenir et peuvent faire face aux défis qui les attendent, « mais c’est à nous de les utiliser correctement ».
1Fenua : Terre, ici compris comme la Polynésie française.
Céline Hervé Bazin
Rédactrice web
© Photo de couverture : Céline Hervé Bazin
