Hautia, pour que préserver la nature « devienne naturel et conscient »
Hautia Prokop est une jeune femme engagée. À la tête de l’association Ta’ata Tia, l’environnement est une conviction qu’elle porte en elle. L’association qui a publié un Petit livre vert continue d’œuvrer à travers des ateliers. Femmes de Polynésie vous invite à découvrir son engagement.
Une jeune femme optimiste et passionnée
C’est le déluge à Tahiti, Hautia arrive un peu fatiguée par cette pluie et les conditions climatiques, ses yeux eux, sont pétillants brillants de sa volonté et son engagement. Passionnée, elle paraît maladroite, la tête un peu ailleurs et déclare avec simplicité qu’elle aime s’engager « avec cœur et dans l’impulsion du moment », parce que ça a du « sens ». Vite, ses mots sont convaincants et décidés. Hautia dégage une force tranquille imprégnée par une vision optimiste pour la préservation de la nature qui l’entoure.
Hautia a 30 ans. Elle est diplômée d’un master d’environnement et développement durable qu’elle a obtenu à Paris. Elle a concrétisé sa formation en rejoignant la Fondation Nicolas Hulot pour organiser plusieurs événements de sensibilisation. Elle a notamment participé à l’écriture et la réalisation du premier guide de sensibilisation de la fondation.
Une association pour « faire prendre conscience »
De retour en Polynésie, elle décide de créer l’association Ta’ata Tia qu’elle a créée avec son amie Vai. Ce nom signifie « debout » et « paix ». Selon sa grand-mère, les mots voulaient dire « les personnes qui parlent juste », une idée essentielle pour Hautia qui croit fondamentalement au pouvoir de la parole. La mission Ta’ata Tia est simple : « faire prendre conscience en donnant des éléments qui fassent réfléchir. » Le logo de l’association traduit cette volonté. Il est composé d’une lune qui rappelle la nature et le cycle des saisons qui influencent la vie de l’homme associée à un voile, symbole qui guide et qui pousse.
Hautia travaille aujourd’hui comme consultante. Si elle a toujours été sensible à la nature qui l’entoure, elle déclare dans éclat de rire :
« Je ne me suis jamais sentie proche de la nature, c’est tout le paradoxe. J’ai grandi dans la nature sans avoir conscience de ce qu’elle m’offrait. C’est seulement en métropole, que j’ai réalisé le lien que j’avais avec l’environnement. »
L’eau, un bien trop souvent considéré comme acquis
Dans son enfance, Hautia a vécu en contact permanent à la montagne et ses rivières.
« Mon père est un homme très engagé dans la protection de la nature et de notre culture. »
Convaincu, son père agit pour la protection de l’héritage culturel polynésien où le lien avec la montagne est symbiotique et essentiel. Si Hautia n’a pas réalisé ce lien avant de quitter son île, c’est bien parce que cet environnement l’entourait au quotidien. L’eau ne lui a jamais manqué, elle n’avait pas conscience qu’on pouvait en manquer. Maintenant, Hautia voit combien l’eau est polluée et gaspillée.
« C’est peut-être le problème… En Polynésie, il y a de l’eau partout, on ne ressent pas un sentiment d’urgence alors qu’il faudrait mieux la gérer et mieux la protéger. »
Si Hautia avait un message, ce serait tout simplement « d’ouvrir les yeux ». La protection de l’environnement est « quelque chose de simple, ce n’est pas une grosse montagne, il ne faut pas regarder la montagne mais le chemin. » C’est le rêve d’Hautia… Que le développement durable soit naturel, « qu’il vienne des gens, que chacun se l’approprie et que chacun ait la volonté de changer les choses à son niveau. »
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Sur la page Facebook Taata Tia
Céline Hervé Bazin
Rédactrice web
© Photo de couverture : Céline Hervé Bazin
© Photos article : Facebook Taata Tia
