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LAURA : COURIR POUR SOI, PARTICIPER POUR D’AUTRES

Publié le 8 mars 2023

C’est perdu au cœur de la plénitude des jardins de la mairie de Pirae que Femmes de Polynésie rencontre Laura, trésorière de l’association ASCEP. Et ce lieu n’est pas un hasard, c’est le point de départ de la course La Tahitienne, événement sportif et solidaire qui réunit chaque année de plus en plus de femmes.

À l’aube de l’édition 2023 de cette course qui se déroule à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Laura fait le point sur sa course personnelle, qui s’écrit chaque jour, au rythme des parcours et des défis qu’elle se lance.

UNE NOUVELLE LIGNE DE DEPART

Née à Barcelone, c’est en 1996 que le cœur de Laura s’échoue en Polynésie. Elle rencontre son mari en Australie, qui lui habitait et travaillait à Tahiti. Elle le suit sans attente aucune, et finit par ne plus jamais quitter nos îles tropicales.

« J’étais venue pour deux ou trois ans et finalement c’était tellement bien ici que je ne suis jamais repartie. Je suis toujours là et je n’ai pas envie de partir. »

C’est également en suivant les pas de son mari que Laura s’éprend de la course à pied, discipline qui à l’origine ne l’intéressait pas particulièrement.

« J’ai toujours pratiqué du sport, mais jamais de course à pied. En arrivant ici, je suivais mon mari, qui lui, court depuis longtemps. L’ambiance des courses me plaisait et j’ai fini par m’y mettre, pour entrer dans son univers. »

À l’instar de sa découverte de la Polynésie, sa passion pour la course à pied éclot de façon intense et inattendue. Et cette soif perpétuelle de dépassement de soi s’empare finalement d’elle.

« Tu fais un marathon pour voir ce que c’est. A l’arrivée, tu te dis « plus jamais ! » et le lendemain, c’est passé et tu rêves d’aller plus loin. Ce sont des défis que tu te donnes à toi-même, qui paraissent souvent inatteignables. Et puis, quand tu passes la ligne d’arrivée, c’est inexplicable. C’est l’aboutissement de nombreuses heures d’entraînements, de concessions, et de sacrifices. »

Elle intègre donc l’ASCEP, l’Association Sportive Courir en Polynésie et en devient la trésorière en 2013. La vocation de cette organisation est avant tout d’encourager la pratique de la course au travers de différents événements tout au long de l’année, dont la course de la St Valentin et de la Tahitienne.

LA NAISSANCE DE « LA TAHITIENNE »

C’est il y a 10 ans de cela, au détour d’une conversation avec son mari, les autres membres et amis de l’association sportive, que Laura évoque pour la première fois l’idée d’organiser une course exclusivement réservée aux femmes. Elle relève le fait que, comme de nombreux sports, la course à pied est majoritairement représentée par des hommes, et que l’on y voit peu de femmes.

« On a pensé à la Parisienne, qui à l’époque existait déjà. Et on s’est dit « Pourquoi ne pas créer la Tahitienne ? ». L’année d’après, nous lancions la première édition en 2002, à laquelle 186 femmes participaient. »

Et depuis, l’engouement ne fait qu’augmenter. L’année suivante, la course compte trois fois plus de participantes pour atteindre en 2017 un record avec 6106 personnes.

UN EVENEMENT SPORTIF ET SOLIDAIRE

En plus d’encourager la pratique d’une activité sportive, cette course participe au bien-être des femmes. Laura nous explique qu’au fil des courses, les recettes engendrées étaient reversées à des associations, d’abord au foyer de la femme battue, puis à la ligue contre le cancer et au service d’oncologie de l’hôpital du Taaone. Enfin, depuis 11 ans, les bénéfices de la course sont donnés à l’APAC, l’Association Polynésienne de d’Aide aux personnes Atteintes du Cancer.

« Ce qui me tient à cœur, c’est de pouvoir participer au bien-être de personnes et de femmes en situation difficile. L’association à laquelle nous reversons les bénéfices offre des massages, des séances de manucure ou de pédicure et autres ateliers aux personnes étant en cure de chimiothérapie. Cela les aide à se sentir mieux et garder confiance en eux. »

Laura est partagée entre enthousiasme et incompréhension face à l’engouement sans cesse grandissant pour cet événement, devenu un rendez-vous et une occasion de passer un moment en famille ou entre amis.

« De nombreuses femmes viennent entre copines ou en famille avec les taties, les mamies, les nièces. Elles parlent, s’arrêtent voir leurs copines sur le chemin. Beaucoup viennent car elles ont été touchées d’une façon ou d’une autre par ces maladies, c’est leur manière de continuer à se sentir utiles à la cause. »

TOUJOURS VERS L’AVANT

Sans cesse en mouvement, Laura prend un instant pour encourager chacun à poursuivre ses rêves et se lancer des défis à soi-même.

« Je pense qu’il faut trouver ce qui nous anime, nous pousse à nous dépasser et aller plus loin. Pour certains, c’est la course. Pour d’autres, ce sera l’équitation ou le dessin. L’important est l’implication et l’attention que l’on y met pour atteindre ses objectifs. »

Nous la laissons reprendre sa course pour l’organisation de La Tahitienne, qui s’annonce, cette année encore, être un événement fort en solidarité et en convivialité.

Hina Teata-Carreel

Rédactrice

©Photos : Hina Teata-Carreel et Laura Such pour Femmes de Polynésie

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