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Société

Natalia, fondatrice du collectif Ohana

Natalia, fondatrice du collectif Ohana

Publié le 9 août 2018

Vous avez forcément déjà entendu parler de celle qui, tous les ans, mobilise une armée de bénévoles pour offrir des jouets de Noël à des enfants défavorisés du fenua. Femmes de Polynésie a rencontré Natalia Germain, fondatrice du collectif OHANA, une rencontre passionnante avec une jeune maman trentenaire pleine de générosité et d’optimisme, qui mord la vie à pleines dents.

« Tout commence par une allergie… »

Quand on demande à Natalia comment lui est venue l’idée de distribuer des jouets aux enfants défavorisés, elle se rappelle de sa plus tendre enfance, dans une famille modeste, avec une maman qui travaille au tribunal et un papa policier. En effet, c’est une allergie qui l’obligeait à trier ses jouets et à se débarrasser de ceux qui pouvaient attirer la poussière. Les jouets et les peluches qui ne pouvaient être gardés étaient naturellement donnés à des enfants de Taunoa, le quartier de sa nounou.

Les études et le sport

Quand elle se fixe un objectif, Natalia met tout en oeuvre pour l’atteindre. Elle donne des cours de danse (c’est une de ses passions avec le tae kwon do) pour financer ses études, qui lui permettent de devenir greffier au tribunal pour enfants.

« Dans mon métier, j’ai côtoyé toute la misère du monde. »


Greffier est un métier qu’elle adore mais qui lui a fait découvrir une réalité effrayante ponctuée de misère et de drames, d’enfants arrachés à leur famille parce qu’ils étaient en danger après avoir subi violence et maltraitance. Elle se souvient de cas particulièrement affreux et glauques. Déjà, au début de sa carrière, elle donnait des vêtements pour que des gosses dans un état inimaginable, placés en garde-à-vue, puissent avoir des affaires de rechange. Un geste là aussi naturel qui traduit sa générosité.

« J’avais envie d’avoir un contact direct avec les enfants. »

Natalia se souvient que, lors de la nomination d’un nouveau magistrat, elle lui avait fait faire la tournée des foyers d’accueil où sont placés les enfants. Elle observe… mais son véritable souhait c’est de côtoyer ses enfants dont certains lui déchirent le cœur. Elle ramène d’un voyage une valise entière de décorations pour Halloween qu’elle va donner au foyer Te Aho Nui pour égayer leurs locaux à l’occasion de la Toussaint. Et germe en elle cette idée de faire quelque chose pour ces gamins.

« Tout commence avec une journée récréative sur une pirogue. »


Nouveau défi que Natalia s’impose : organiser une journée récréative sur le lagon pour une poignée d’enfants. Elle gère toutes les autorisations nécessaires et se retrouve avec quelques amis proches bénévoles, sur la pirogue Fare Ohana. Le nom de son collectif était trouvé, avec ce mot, Ohana, qui signifie « famille » en hawaïen.

« J’ai fait mon premier tri de jouets seule dans mon cellier. »

Son petit réseau d’amis proches et de famille se mobilise pour récolter des dons de vêtements et de jouets. Tout est stocké dans son cellier et c’est à la lumière d’une ampoule qu’elle fera, seule, son premier tri, classant les habits par taille, fille, garçon… et les jouets par catégorie et tranche d’âge.

Une belle carrière de danseuse avec Tahiti Ora

Natalia n’oublie pas sa passion pour le ori tahiti. Elle fait trois Heiva et plusieurs tournées au Japon et en France avec la célèbre troupe de Tumata Robinson : Tahiti Ora. Le rythme des répétitions et des shows est intense et c’est la naissance de son fils qui la contraint à mettre sa carrière entre parenthèses. Mais elle nous confie qu’un retour au Heiva n’est pas impossible…

« Je voulais un collectif, pas une association. »

OHANA commence à sa faire connaître, tout le monde salue cette initiative généreuse, les convois de pick-up distribuant les jouets dans les quartiers au matin du 25 décembre ne cessent de grossir d’année en année. Natalia insiste sur le terme « collectif » car elle a toujours voulu une structure souple, sans chef, et met un point d’honneur à ne pas faire circuler d’argent : les donateurs qui veulent participer le font en nature.

« Ne jamais baisser les bras… »


Cette jeune maman tape à toutes les portes, elle ne manque pas de culot et n’a pas sa langue dans sa poche. Elle obtient le soutien de plusieurs mairies mais essuie également des refus. OHANA reçoit même des dons envoyés de métropole, de Nouvelle-Zélande ou du Japon… Et le collectif n’oublie pas les îles. Natalia insiste sur le fait qu’elle ne se substitue pas aux services sociaux ou aux politiques. Celle qui a tatoué sur un doigt la phrase « never give up » (ne jamais abandonner, ne jamais baisser les bras) souhaite que le collectif suscite des vocations et « fasse des petits » puisque la générosité est à la portée de tous, mais rêve qu’à l’instar des RESTOS DU CŒUR, le collectif disparaisse un jour, montrant ainsi que tout irait mieux et que son action ne serait pas nécessaire.

Plus d’informations

Sur la page Facebook OHANA

Laurent Lachiver
Rédacteur web
© Photos : Natalia Germain

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