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Société

Mere Fevre, pionnière polynésienne du self-défense au féminin

Publié le 1 décembre 2019

C’est l’histoire d’une femme, qui, blessée dans son estime à cause de son obésité, et victime d’un cambriolage, s’inscrit à un cours de Taekwondo pour apprendre à se défendre contre les coups de la vie. Femmes de Polynésie vous présente Mere Fevre, pionnière au fenua du self-défense au féminin.

1 mètre 58, 140 kilos.

Mere est une Tahitienne au passé commun à celui de nombreux autres Polynésiens, ayant vécu à une époque où l’insouciance était encore possible. Et puis, au retour d’un voyage, elle retrouve la maison familiale sens dessus-dessous, « on avait été cambriolé ! ». Mere est choquée mais pas déboussolée. Elle décide d’apprendre à se défendre.

« Le premier cours que je prends, c’est du Taekwondo chez Aljo Pambrun. Je pèse alors 140 kilos. »

Elle veut apprendre et elle en ressort transformée, avec la notion du dépassement de soi fortement ancrée en elle. Mere tombe littéralement amoureuse de la discipline et nourrit une réelle curiosité d’apprentissage. À partir du taekwondo, elle évolue vers le Krav-maga, enseigné par « Teta » 1. Cette rencontre est un moment clé dans son parcours de self-défense.

« Teta, sous son gabarit, enseigne en écoutant l’émotivité. »

Club de self-defense

Avec une carrière de commerciale et un corps délesté de 75 kilos, Mere est depuis 10 ans la spécialiste locale du self-défense au féminin. Son objectif est toujours le même : aider les femmes à se reconnecter à leur essentiel. Durant cette dizaine d’années, elle a réussi à démocratiser cette discipline et a vu évoluer les mentalités de ses membres.

« Protéger sa famille pour une mère, savoir se défendre pour une femme active, quel que soit le profil de ces femmes, leur motivation est la peur et le sentiment de se sentir en danger. »

Résultat, Mere n’enseigne plus que de la technique de défense. Elle invite les femmes à connaître leurs droits et à savoir dire « Non ». Ainsi, d’« Agir pour ne plus subir » à « Un état d’esprit avant tout », en passant par « J’assume le fait d’être une warrior », le slogan du club a évolué pour devenir plus harmonieux.

« C’est avant tout pour soi. »

Pas question de compétition ou de rivalité, les femmes doivent d’abord savoir ce qui les anime, et en fonction de leurs attentes, elle les oriente vers d’autres clubs ou d’autres formations.

« Nous ne sommes pas du tout dans l’opposition, bien au contraire, nous sommes complémentaires. »

« Femmes de Polynésie, soyez fortes ! »

Parler de sport de contact, d’arts martiaux et de défense, c’est une chose, mais Mere tient à y inclure la notion la plus importante à ses yeux : « L’amour ». Toutes ont en commun la souffrance, la peur, le sentiment d’insécurité qui remontent à l’enfance. Elle va jusqu’à ranimer toutes ces émotions par des mises en situation pour faire tomber des barrières, réveillant ainsi des blessures longtemps enfouies. 

« Nous avons été l’un des premiers clubs à mettre en place des cours de gestion émotionnelle. C’est un travail libérateur. »

A ses yeux la Femme de Polynésie, c’est autant celle des Marquises, des Tuamotu, des Australes, des îles sous le vent, du vent, que la métisse, la chinoise, la femme de bureau ou du fa’a’apu 2, « qu’elle soit apprêtée ou avec un t-shirt carrefour et son collant ». C’est cette femme qui a tous ces visages, un visage rieur et rassurant d’antan.

« Qu’elle garde cet amour qu’elle a au fond d’elle, qu’elle a reçu de ses parents et grands-parents pour maintenir le contact familial entre les générations, cela en vaut la peine. Il faut se reconnecter les uns aux autres, garder cet amour et surtout le partager. »

1 Lire le portrait de Thierry, de militaire à vie civile, une transition en quête de soi.

2 fa’a’apu: les champs

Plus d’informations

   Jeanne Phanariotis
   Rédactrice web

   © Photos : Cyril Pallière, Mere Fevre

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