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Anne Haiti Perrault : rendons aux amazones leur féminité

Publié le 6 octobre 2019

Comme tous les ans, Octobre Rose brandit son ruban rose pour sensibiliser le grand public au cancer du sein et à ses victimes, futures, présentes et passées. Femmes de Polynésie a rencontré Anne Haiti Perrault, Présidente de l’association Amazones Pacific, qui raconte le parcours de ces battantes pour la vie et l’accompagnement qui leur est proposé.

Statistiquement parlant…

Nous avons toutes déjà vu les campagnes de prévention du cancer du sein. Mais combien d’entre nous se sentent réellement concernées ? Combien des 50 ans et plus ont fait le dépistage avec la « radio titi » ?

En Polynésie, le cancer du sein touche 135 femmes chaque année. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme, et le 2ème plus meurtrier.

Le dépistage a pour objectif de prendre la maladie à temps, pour adopter un traitement le moins lourd possible et réduire le risque de décès. Mais malgré les campagnes actives, le taux de participation est de 31%, encore trop faible pour réduire le taux de mortalité.

Amazones Pacific

Le projet Amazones est créé en 2016 en Martinique, par Alexandra HARNAIS, personnalité locale du petit écran, qui découvre le jour où le cancer du sein croise son chemin les lacunes dans le parcours de soins des femmes.

 « Dans la mythologie, le terme « amazone » désignait les femmes guerrières qui se brulaient un sein pour pouvoir tenir leur arc. Mais bien au-delà de ça, l’amazone symbolise la guerrière, la lutte, la vie. »

Em mars 2018, Amazones Pacific voit le jour, et œuvre pour l’accompagnement des malades dans leur lutte contre le cancer, mais surtout après, pendant la rémission.

 « La Ligue fait la prévention. L’APAC1 fait du soutien, mais à l’intérieur de l’hôpital. Amazones prend le relais de l’APAC, après le l’hôpital. »

Une vie après le cancer

« D’un côté on est content que ce soit terminé, mais 2-3 jours après – BOUM ! gros coup de bambou, on est seule à la maison, on n’a plus les infirmières et le groupe qu’on cotoyait en chimiothérapie, en radiothérapie , avec lequel on avait noué des liens. On se retrouve toute seule, fatiguée, avec un corps douloureux, meurtri, incapable de faire les tâches du quotidien. »

Une nouvelle vie commence, une vie d’isolement, de honte. On doit s’habituer à ce « nouveau » corps, se l’approprier, avant d’envisager que la personne qui partage(ait) notre vie le touche à nouveau. Alors la sexualité, n’en parlons pas…

« On accompagne aussi les accompagnants, car pour eux c’est extrêmement difficile. Les couples se protègent l’un l’autre, et du coup ne se parlent pas. La femme malade ne dit pas ce qu’elle ressent, et l’accompagnant ne sait pas quoi dire ou quoi faire. »

L’association œuvre pour sortir les amazones de leur isolement et leur redonner confiance en elles. Pour ce faire, elle organise des réunions mensuelles tous les 1ers vendredis du mois, de 13h30 à 17h au Fare Potee de la DSP 2. A partir de novembre, des ateliers gratuits sont proposés : sophrologie 1 fois/mois, yoga et sport 1 fois/semaine, poterie, peinture sur tissu, couture, mandalas… D’autres bénévoles proposent quant à eux des prestations, comme le coiffeur gratuitement jusqu’à la repousse complète des cheveux, massage gratuit de 30 min, et à tarif très abordable pour 1h ou 1h30 …

« Beaucoup de personnes se proposent pour animer des ateliers, et on se rend compte, plus encore pendant Octobre Rose, de la générosité des gens, et je leur suis très reconnaissante. »

« Un autre regard sur la maladie »

20 artistes photographes, peintres, sculpteurs, créateurs de céramique ou d’objets de décoration, se sont mobilisés pour l’exposition, « Un autre regard sur la maladie », qui se tiendra du 7 au 12 octobre dans la Salle Muriavai de la Maison de la Culture.

« 6 amazones du Fenua, dont 4 Polynésiennes, ont accepté de poser devant l’objectif des photographes et de mettre en valeur leur féminité. Il y aura 14 photos imprimées sur de l’Alu brossé en format 60 x 90. Elles ne les ont pas encore vues, mais je pense qu’il y aura beaucoup d’émotion, parce que les photos sont vraiment magnifiques. »

 Tous les fonds récoltés seront reversés à l’association.

1 APAC : Association Polynésienne d’Aides aux Personnes Atteintes d’un Cancer.

2 DSP: Direction de la Santé Publique

Plus d'informations

Page Facebook de Projet Amazones Pacific: facebook.com/ProjetAmazonesPacific

   Propos recueillis par Jeanne Phanariotis

   Article rédigé par Lubomira Ratzova

   © Photos : Cyril Pallière pour Femmes de Polynésie

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