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Carrière

Mélinda, chef d’entreprise à Ua Huka!

Publié le 20 octobre 2019

A 40 ans, Mélinda Teikiteepupuni vit son rêve : entrepreneuse à Ua Huka ! Responsable d’escale pour Air Tahiti, elle tient également une épicerie, préside une association de femmes et assiste son époux dans son projet de poulailler. Le temps d’une escale de 3 jours à Tahiti, elle s’est prêtée avec enthousiasme au jeu des questions réponses de Femmes de Polynésie.

Une scolarité insulaire

Issue d’une famille nombreuse, Mélinda a 7 ans lorsqu’elle quitte le cocon familial pour poursuivre sa scolarité dans une école privée de Saint Paul. Perte de repères, absence des parents, Mélinda dit avoir souffert de cette séparation.

« Nous n’avions le droit de les voir que pendant les grandes vacances. »

Le cap de la primaire et du collège passé, elle fait sa seconde en pension à 14 ans au Lycée Gauguin de Papeete. Une séparation plus importante par la distance qui forge son caractère.

« Cela m’a fait mal de ne pas grandir auprès de mes parents mais l’amour qu’ils ont toujours su me témoigner était d’un grand réconfort. »

Elle passe du rire aux larmes à la seule évocation de son père « il a toujours été là pour nous ramasser à la petite cuillère ». Elle déjoue tous les pronostics en obtenant son Bac Economie-Gestion et enchaîne deux ans de BTS dans la même branche.

Elle entre sur le marché du travail en tant que caissière au Comptoir Cécile, change de grade pour celui de gestionnaire de stock pendant un an, puis migre dans une agence de voyage où après 7 ans de bons et loyaux services, en 2010 elle opte pour retour au bercail.

« Je laisse tout tomber pour me lancer dans un projet chez moi à Ua huka. »

Retour à Ua Huka

Dans ses valises, un mari, son premier amour, qui quitte sa vie de citadin à Paea pour s’envoler vers les paysages marquisiens. Avec eux leurs deux enfants de 4 et 3 ans. Là-bas l’attend un poste de responsable d’escale à Air Tahiti. Un métier qui va lui permettre d’avoir une assise financière stable. Avec son mari ils décident de vendre leur maison à Tahiti pour financer l’acquisition d’une épicerie et d’un bateau de pêche.

« On y trouve les produits PPN dont a besoin la population marquisienne. »

Après 3 ans de couacs, de réajustement et d’équilibre des comptes, Mélinda met à profit les 86 mètres carré de superficie de son commerce baptisé « Tepuamahaki », ouvert de 6h30 à 18h. Une épicerie aux Marquises connectée, puisque l’on retrouve sa liste de produits sur sa page Facebook.

« Chez nous il y 7 magasins pour 671 habitants, parfois il arrive que certains soient en rupture de stock, les clients consultent alors nos pages et savent qui a quoi et en quelle quantités. Je suis en quête du produit phare à chaque fois ainsi que des offres promotionnelles ! »

En parallèle, son époux qui est agriculteur dans l’âme, « il a la main verte », est embauché à la direction de l’agriculture. Il constate que l’île est sujette aux pénuries d’œufs, l’idée de construire un poulailler n’a pas mis longtemps à germer.

« On a constitué notre dossier sur la base de 300 poules pondeuses. »

En juin 2019 le poulailler reçoit ses nouveaux locataires : Des Gallinacés de l’éleveur Sangues. La structure est subventionnée par la chambre de l’Agriculture, s’ajoutent les fonds propres et ce sont au total près d’un million de francs dépensés pour la mise en place du projet. Un espace de 100 mètres carré où les poules vivent en semi-liberté.

« Mon mari tenait à ce que cela ne soit pas une exploitation à taille industrielle. »

Ni les problématiques d’eau, de nourriture et de foncier, ni les parcours administratifs n’ont empêché Mélinda de concrétiser ses projets. En plus de sa casquette de commerçante, responsable d’escale et de gestionnaire de poulailler, Mélinda est également présidente d’une association de femmes « dans toute sa splendeur ».

« Face à la détresse des femmes battues et l’absence de communication sur le sujet, j’ai souhaité leur apporter une assistance à mon niveau. »

Mélinda aime tout ce qu’elle entreprend, du business à l’action sociale « je ne veux pas être spectatrice de ma vie mais actrice. » et pour y arriver elle a toujours été soutenue par son époux. Elle appelle aujourd’hui toutes celles qui ont un rêve à « suivre votre cœur et vivez-les ! ».


 Jeanne Phanariotis
 Rédactrice web

© Photos : Melinda Teikiteepupuni  et Jeanne Phanariotis pour Femmes de Polynésie

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