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Carrière

Hina Tracqui, mère de 3 enfants et avocate de profession !

Publié le 18 août 2019

Si elle est plus connue à Tahiti sous le nom de Grattirola, Hina est une fille Tracqui – un nom qu’elle doit à son aïeul savoyard, un commerçant parti faire fortune en Algérie et qui a terminé sa vie à Tahiti en créant une entreprise familiale.  Femmes de Polynésie. vous présente aujourd’hui Hina Tracqui, devenue avocate… un peu par hasard.

L’épopée Tracqui à Tahiti

Faisons ensemble un bond dans le temps et remontons jusqu’en 1919. Il y a donc 100 ans, arrivait en Polynésie la famille Tracqui : un couple de quinquagénaire et leur 5 enfants, originaires du nord de la France. D’abord partis en Algérie en quête d’une vie plus « ensoleillée », ce couple de commerçants n’a pas attendu la guerre d’indépendance pour savoir que le pays n’allait pas bien. Lorsque le temps était venu de plier bagages, ils prirent le bateau et larguèrent les amarres pour Tahiti, cette île où les gens qui s’y rendaient étaient considérés comme « un peu illuminés pour l’époque ».
Ces audacieux débarquèrent sur l’île et ne la quittèrent jamais. L’arrière-grand-père de Hina avait monté une épicerie dans le port. Son fils Pierre, le grand-père de Hina, s’est mis à faire du coprah dans les Tuamotu à l’âge de 12 ans.

« Un jour, mon grand-père a eu l’idée d’introduire les Vespa en Polynésie.»

Ainsi débute l’histoire des « Etablissements Tracqui », aujourd’hui leader sur le marché polynésien du 2 roues.

Le hasard fait bien les choses.

Dans une famille de commerçants, comment devient-on avocate ? « Par hasard » nous répond spontanément Hina. Après une prépa HEC où elle ne se sentait pas à sa place, elle opte pour une Fac de gestion, mais faute de place se réoriente vers le droit.

« En rentrant de mon premier jour de fac, ma mère m’a demandé : « Alors ? » – je lui ai répondu : « J’adore ! »

Ce premier contact est un coup de foudre, malgré les gros livres en tout petits caractères qui paraissent rébarbatifs. Mais dans les faits, Hina a été séduite par la logique du droit. Après Nanterre, Nice et la Sorbonne, Hina décroche son Master en droit des affaires et droit du travail. Pleine d’entrain, elle veut poursuivre ses études aux États-Unis, et s’inscrit à Miami.
En 2001, les événements décident pour elle. Le 11 septembre, alors qu’elle est dans l’avion pour le pays de l’oncle Sam, une annonce va tout changer.

« Au-dessus de l’Atlantique le pilote annonce qu’il va faire demi-tour pour l’Europe. Il nous dit que le ciel américain était fermé, que quelque chose s’était passé. »

Ses études entamées à Miami resteront à jamais inachevées. A son retour forcé au fenua, le cabinet de Michele Maisonier lui ouvre ses portes. Elle y officie pendant un an au titre de juriste, avec l’espoir de construire une carrière à l’international. Mais Hina se découvre au fur et à mesure piquée au métier d’avocat et décide de passer le concours. Elle y rencontre en parallèle celui avec qui elle fondera une famille.

« Avec des enfants en bas âge les nuits sont courtes, alors quitte à être réveillée, j’en profitais pour étudier. »

Entre ses 26 et ses 29 ans, Hina donne naissance à ses trois enfants, et passe son concours d’avocate.

40 ans, 3 enfants et avocate

Plutôt généraliste, Hina a fait du droit commun sa spécialité au cabinet de Michele Maisonier, Hina se voit aussi confier le droit foncier, alias « les affaires de terres », qui la passionne par les actes anciens, les recherches, les enquêtes.

« C’est une véritable plongée dans la culture polynésienne, dans l’histoire des familles. En plus de rencontrer des gens extraordinaires, on s’intéresse à la terre, et à comment les gens sont devenus propriétaires. On touche à l’histoire profonde de la Polynésie, on se plonge dans les arbres généalogiques… Je me suis prise au jeu ! »

Depuis 10 ans son rythme de travail est assez intense, mais avec deux données fixes : l’heure de début, 7h30, et l’heure de fin de sa journée, 18h00 – des journées très longues où la routine n’existe pas.

« Il faut réussir à ne pas se cloisonner, et à passer du temps avec sa famille. Quand on est maman de trois enfants, on s’organise pour être avec eux, diversifier les activités et partager de bons moments. »


Ses enfants sont sa soupape, et pour Hina, prendre du recul est indispensable pour maintenir un équilibre dans sa vie. Une vie à 100 à l’Heure où chaque jour est un nouveau chapitre ; Et s’il fallait qu’elle résume sa vision de la femme polynésienne de 2019 cela donne à peu de chose près ceci :

« Il s’agit d’une mama type avec son chapeau, ses cheveux tressés, ses robes sa gentillesse, son sourire et puis il y a la jeune Polynésienne, comme la nouvelle vague de jeunes avocates, beaucoup plus moderne, très actuelle avec ses petites chaussures à talons. Finalement elles ne sont pas très éloignées l’une de l’autre. Cela évolue tout en restant traditionnel, et toujours dans le respect des anciens, ce qui fait la particularité de la société polynésienne.»


jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Femmes de Polynésie

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