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Carrière

Antonina - Femmes de Polynésie

Antonina, une autre vie après l’enseignement

Publié le 18 janvier 2018

La vie est pleine de surprises ! Rien ne prédisposait Antonina Le Bronnec épouse Teissier, fraîchement retraitée de l’Éducation coulant des jours paisibles sur l’île de Hiva oa, à se retrouver à la direction par intérim de l’entreprise de transformation de fruits TAHITI BIO. Coup du hasard pour certains, bonne étoile pour d’autres, il n’en est pas moins que devoirs et responsabilités l’attendent sur le chemin. Diriger des équipes, cela ne lui est pas inconnu, et ce nouveau défi, Antonina est prête à le relever. Femmes de Polynésie l’a rencontrée.

Un besoin : aider les autres

Un peu gênée de prime abord, Antonina me reçoit dans son bureau de l’usine Tahiti BIO basée à Hiva oa, à la sortie de la ville, près du quai. Cette marquisienne au nom breton me raconte son enfance à Tahauku entourée de quatre sœurs et sept frères, son grand père Guillaume Le Bronnec, originaire de la côte du Nord en France qui a épousé sa grand-mère marquisienne de Tahuata, Tahiapiianuanua TUPETE.

« On a reçu une très bonne éducation, un peu à la française. Mais quand on était enfant, il était interdit de parler le marquisien. Je l’ai appris à l’école car on communiquait en dehors du temps scolaire en marquisien. »

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À dix ans, elle rentre en pension chez les sœurs, obtient son brevet élémentaire en 3ème, puis embrasse la carrière d’enseignante, alors âgée de 19 ans seulement.

« Il y avait un besoin d’enseignants, la démographie augmentait dans le temps. Les mamans avaient sept à huit enfants. »

Titulaire à 25 ans en 1984, directrice d’école maternelle la même année, responsable d’internat, adjointe du directeur d’internat, directrice d’école primaire… Sa vie professionnelle, toute entière elle la dédie à l’éducation des enfants de Polynésie. Mariée et mère de deux enfants, Antonina prend en 2016, sa retraite de l’éducation.

Venir en aide à un ami et à la population

« Nicolas, je l’ai connu en 2007, il avait installé à Hanahevane chez nous des panneaux solaires. Lorsqu’il venait pour l’entretien, j’hébergeais ses gars, il passait aussi. On discutait. Quand j’avais des soucis de maintenance, j’appelais, il répondait toujours, nous sommes devenus amis. »

Nicolas Laugeon, chef d’entreprise de TAHITI BIO, TECHNOPRO1 et HIVA QUEEN2, présente son projet pour TAHITI BIO en 2015 à la Codim3. Le maire de Hiva oa fait alors la proposition de l’installation sur son île.

« Le 15 octobre 2017, Nicolas m’a demandé si je pouvais l’aider et m’a proposé la direction de l’usine. Je suis venue au poste le 15 octobre 2017. »

L’objectif d’Antonina ? Aider Nicolas car elle est persuadée que cette usine est un bienfait pour les agriculteurs.

« Son projet me tient à cœur car son investissement pourrait aider les agriculteurs. Au lieu que les fruits pourrissent par terre, il apporte une solution pour transformer ces fruits. »

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Janvier 2018 : mise en route de Tahiti Bio

En décembre 2017 dernier, Antonina est fidèle au poste et reçoit une équipe gouvernementale composée entre autres du président du pays, ministres, député pour l’inauguration de l’usine TAHITI BIO, cette unité agro-industrielle qui transforme des produits agricoles et qui fonctionne à l’énergie verte. Les équipements, qui transforment les cocos en huile vierge de coco et des fruits sélectionnés à dernière maturité, comme les bananes, les mangues et les papayes, en fruits séchés, sont flambants neufs.

Parmi les employés, il y a :

  • 2 CAE4 (durée de contrat d’1 an),
  • 1 agent en SIE (Stage en Insertion d’entreprise, six mois),
  • 3 techniciens de TECHNOPRO sur place qui ont assuré toute la partie technique de l’usine.
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« Nicolas a voulu faire en sorte que ses produits soient vendus à l’export. Il faut qu’ils soient bio. Ils le sont pour l’instant, mais nous n’avons pas encore l’agrément. Je connais les personnes qui utilisent les pesticides donc il est plus facile d’identifier ceux qui les utilisent. »

Dans l’usine, on trouve une débourreuse de coco, une nettoyeuse de coques qui seront utilisées comme biocarburant, une grignoteuse, une salle de réception des fruits nettoyés puis entreposés dans la salle de mûrissement, à la climatisation, une éplucheuse de fruits, une salle de séchage, une presse, des filtres…

Depuis deux mois, des tests sont réalisés pour apprendre le temps de séchage des différents fruits. Cela leur permet d’être opérationnels pour la commercialisation à partir de janvier 2018.

Voici le message qu’Antonina souhaite diffuser :

« Les agriculteurs ont une chance d’avoir cette usine parce qu’au lieu d’exporter les fruits sur Papeete, ils sont traités sur place. C’est une chance que l’on a et un développement sûr si ce partenariat agriculteurs – usine fonctionne. Il va y avoir un besoin au niveau de la main d’œuvre : j’encourage les agriculteurs, le secteur primaire doit se développer. »

1 Société TECHNOPRO : créée en 2003, entreprise qui installe des systèmes tournés vers les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien dans les îles et les atolls éloignés pour des habitations individuelles ainsi que des centrales hybrides pour des communes. 
2 Société HIVA QUEEN : créée en 2014, entreprise dans le domaine de l’apiculture qui gère des ruches situées entre Hiva oa / Ua Huka, aux îles Marquises, et Tahaa.
3 Communauté des Communes des Iles Marquises.
4 Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi.

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Femmes de Polynésie

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